L'art de l'économie ne fait pas l'économie de l'art.


A l'ère de l'internet, la création artistique affirme, à la suite de "l'homme sans qualité" de Robert Musil, un art sans qualité. C'est à dire un art toujours possible comme art à la condition qu'il ne se crispe pas sur ce qui le fait reconnaître comme tel. La création artistique est en mouvement. C'est un transport sans point de chute final.
Copier, diffuser, transformer. Lorsque j'ai découvert les logiciels libres, le projet GNU et la façon de travailler des informaticiens du Libre, je me suis rendu compte qu'il y avait de nombreux points communs entre les artistes et ces informaticiens. Un désir de liberté, d'égalité et de fraternité. Lumière sur les Lumières!
Avec quelques artistes nous avons mis en place "Copyleft Attitude", un carrefour entre artistes, juristes et informaticiens et nous avons créé la Licence Art Libre en juillet 2000. C'est outil à disposition des artistes pour autoriser la copie, la diffusion et la transformation des oeuvres. Seule obligation: inscrire le nom des auteurs successifs et laisser l'oeuvre sous copyleft. Impossible de copyrighter du copyleft.
Ainsi des sites, des cd-rom, des photos, des musiques, des textes, des publications papier, etc on déjà été créées sous Licence Art Libre. Une structure artistique met également toutes ses productions sous LAL. Pour nous, la nouvelle économie c'est aussi l'art de l'économie. Où ce qui compte c'est aussi ce qui ne se compte pas. La valeur est là et c'est inestimable. L'objet n'enferme pas toute la richesse en lui: c'est sa circulation, sa multiplication et son développement qui génère de la valeur.

"L'art de l'économie ne fait pas l'économie de l'art.", un texte non publié pour la revue Futures n° 6
Copyright © mai 2001, Antoine Moreau
Copyleft : ce texte est libre, vous pouvez le redistribuer et/ou le modifier selon les termes de la Licence Art Libre.
Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude ainsi que sur d'autres sites.


Texte paru :
Vive la copie !

On voudrait nous faire croire que l'artiste serait un génie solitaire, qui tire son inspiration de nulle part, qui n'a jamais rien écouté, vu ou lu. Soyons honnêtes : la nouveauté et l'originalité n'existent pas. La plupart du temps, l'artiste ne fait que reformuler ce qu'il a perçu dans son environnement. L'art se nourrit de l'art, disait Malraux.
La copie, la diffusion, la transformation, font partie de la tradition artistique. Et depuis l'avènement du numérique, de l'Internet et des logiciels libres, la copie est devenue une composante essentielle de l'art . Par exemple, le sampling (le recyclage et l'adaptation d'un morceau) est devenu un pilier de l'édition musicale.
Le droit d'auteur actuel ne sert pas les intérêts des artistes. Il est avant tout au service des producteurs, distributeurs et autres intermédiaires. Il transforme les œuvres d'art en marchandises et bride la création, parce qu'il empêche les artistes d'avoir accès aux œuvres et au savoir d'autrui.
Avec "Copyleft Attitude" nous proposons, grâce à la Licence Art Libre, une alternative au copyright. Autorisons la copie, la diffusion et la transformation des œuvres ! Seule obligation: inscrire le nom des auteurs successifs et laisser l'oeuvre ouverte sous copyleft.
Parce que ce qui compte autant que la question de la rémunération des créateurs, c'est la circulation, la multiplication et le développement de leurs œuvres.

"Vive la copie !", un texte paru dans la revue Futures n° 6
Copyright © mai 2001, Antoine Moreau
Copyleft : ce texte est libre, vous pouvez le redistribuer et/ou le modifier selon les termes de la Licence Art Libre.
Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude ainsi que sur d'autres sites.



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