Le copyleft, du logiciel libre à l'art contemporain.


Si l'art contemporain excède son propre champ en allant s'exercer dans de nombreux autres domaines, on observe aussi qu'il excède le simple droit d'auteur, non pour le nier, mais pour en reformuler justement les termes.
[commentaire de Nicolas Gillard] : La Licence Art Libre reprend un schéma suivi notament dans le domaine de la programmation informatique avec Linux et les logiciels libres. A la différence des programmes vendus dans le commerce, ceux-ci sont librement diffusés avec leur code source, c'est à dire leur secret de fabrication, pour que chacun puisse les copier, les modifier, et les utiliser comme bon lui semble. Cette philosophie appellée Copyleft atteint le domaine de l'art par le biais de la Licence Art Libre.
Une oeuvre soumise à la Licence Art Libre sera librement copiable ou transformable. L'auteur de l'oeuvre première renoncera donc, par cette convention, à une partie de ses prérogatives. Cependant, de chaque travail ultérieur effectué sur la base de cette oeuvre , ne pourra résulter qu'une oeuvre elle-même soumise à cette licence.
[ fin commentaire de Nicolas Gillard]
Elle protège également les auteurs de qui voudrait faire main basse sur leur création pour se l'approprier définitivement et empècher qu'elle soit à nouveau copiable, diffusable et transformable librement.


La Licence Art Libre, une General Public Licence pour l'art.

Initiée par le collectif "Copyleft Attitude", la Licence Art Libre applique le copyleft au domaine de la création artistique. Grâce à cet outil juridique, les artistes ont la possibilité de renouer avec les pratiques d'échange et d'appropriation qui leur sont famillières. Le statut de l'auteur est lui aussi revisité qui prend en compte le travail en commun et la mise à disposition de l'intelligence.
Le copyleft en art est un mouvement de Renaissance Culturelle dans un paysage contemporain miné par la question de l'Origine.

par Antoine Moreau, initiateur de Copyleft Attitude et Nicolas Gillard, avocat. Paru dans "Le journal des Arts" n° 136 (novembre 2001) à l'occasion du CIPAC (Congrès Interprofessionnel de l'Art Contemporain).

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